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La France attend son futur drone de combat

30 janvier 2011   ·   1 Commentaire

La France cherche à s’équiper de drones armés pour soutenir ses forces terrestres. La question est de savoir si ce drone sera national, européen ou acheté sur « étagère » aux États-Unis.

Les drones sont devenus un élément incontournable pour les armées modernes, et les campagnes militaires obligent les pays à s’équiper rapidement. La France, tout comme la Russie, est consciente de son retard sur un marché totalement dominé par les États-Unis et Israël.

Le Harfang.

Le Harfang français est un dérivé du Heron. Après quelques déboires, il est désormais en service en Afghanistan. Mais le drone français accuse du retard pour soutenir les forces terrestres, et la Marine a également besoin d’un soutien. Quel sera le futur drone français ?

La réponse est qu’environ 60 à 75 drones sont prévus, de type non précisé, en vertu d’un programme intitulé « DTIA », dont les premières livraisons sont prévues en 2013-2015. Les options pour la France seraient assez larges - et leur choix pourrait influer sur les décisions d’autres pays pour l’achat de drones.

Certains rapports indiquent que les futurs drones français ne seront utilisés que pour la surveillance et le ciblage. D’autres rapports indiquent qu’un drone armé est à l’étude. L’expérience de la Grande-Bretagne avec ses MQ-9 Reaper, et les réalités du champ de bataille moderne, suggèrent que le projet DTIA français a déjà commencé, et que les drones seront bientôt armés.

Il se pourrait que les systèmes de drone Harfang intègrent une option, à environ 25 millions de dollars pour chaque unité et des stations terrestres. L’avantage d’obtenir des Harfang supplémentaires est que l’adaptation et l’intégration sont déjà traitées, les coûts sont connus, et les livraisons pourraient commencer très rapidement en 2012-2013. D’un autre côté, EADS doit démontrer que les problèmes actuels avec ce type de drone ont été résolus, et qu’en lui ajoutant des armes, il peut assurer son propre effort d’intégration et de coûts.

Le Watchkeeper.

Le drone WK450 Watchkeeper de la Grande-Bretagne, lui, est développé en collaboration avec Thales UK et Elbit sur un autre système éprouvé qui serait disponible d’ici 2012-2013. La Grande-Bretagne paiera pour le développement et assurera sa pertinence tactique, et une entreprise française est également partenaire, mais l’engin nécessiterait une adaptation aux systèmes français. Israël aurait armé le Hermes 450, mais sa capacité est limitée. Tout effort pour la France exigerait son programme d’intégration propre, même si la Grande-Bretagne s’accorde à partager certains coûts.

Le MQ-9 Reaper de General Atomic a également fait ses preuves, avec une livraison pour 2012-2013, mais dont la capacité de charge et le coût sont plus importants. Ce drone armé a été l’objet de rumeurs persistantes, avec une fourchette de prix prévu allant de 240 à 525 millions de dollars pour 4 systèmes (12 drones et systèmes sols associés).

Le MQ-9 Reaper.

Ses avantages sont sa capacité de charge relativement importante de 1,360 kg, et la panoplie des armes et des capteurs déjà qualifiés. Les Reaper sont qualifiés pour l’utilisation de bombes JDAM et SDB guidés par GPS, des armes guidées par laser Paveway, des missiles anti-char Hellfire, et des missiles air-air AIM-9X Sidewinder qui ont récemment réussi des tests d’attaque au sol. Les progrès de l’US Air Force avec des capteurs à large zone comme le Gorgone Stare et l’ARGUS-IS augmentent l’attrait du Reaper pour son exportation. La France utilise déjà des missiles Hellfire sur ses hélicoptères d’attaque, et des bombes Paveway. Les militaires français n’exploitent pas d’AIM-9, mais ils ajouteront probablement leurs propres armes comme les bombes AASM à guidage GPS à l’arsenal du Reaper.

Concernant le développement, Sagem fournit déjà des drones tactiques Sperwer à la France, et travaille sur un drone Buzard/Patroller basé sur le planeur Stemme AG’s S15. Sagem espère assurer sa livraison en 2012-13 pour un prix compris entre 20 à 30 millions d’euros par système.

Le Mantis.

BAE propose également le Mantis pour une mise en service en 2015. Ce drone offre un certain nombre d’avantages. Il possède deux moteurs plus fiables pour les vols longs au-dessus de l’eau (intéressant pour la Marine), et une capacité de charge comparable à un MQ-9 Reaper (qu’exploite déjà la Grande-Bretagne). Le design du Mantis est également très approprié pour le port d’armes, ou des capteurs de grande taille. D’un autre côté, un nouveau design entraîne souvent un coût non-maîtrisé sachant que le Royaume-Uni traverse une grave crise budgétaire pour sa Défense.

Le projet de drone avancé Talarion s’est poursuivit en 2009 en collaboration entre la France, l’Espagne et l’Allemagne. Il a été l’une des deux offres soumises aux Français en 2010, mais demeure l’option la moins probable. Raisons évoquées : les délais, le coût et le risque.

Le Talarion est d’une conception entièrement nouvelle qui n’est pas dérivé d’un plate-forme existante. Cela implique une intégration nouvelle avec des coûts incertains. C’est aussi le seul drone à réaction dans cette gamme, et il se positionne comme un système haut de gamme entre le MQ-9 Reaper de l’USAF, et le RQ-4 Global Hawk. EADS aurait proposé un accord de pré-financement de 1,4 milliards d’euros pour le développement du Talarion, en contrepartie d’un engagement d’achat début 2017. Une date un peu tardive au goût de la France… Les parlementaires français estiment les coûts du programme Talarion à environ 2,9 milliards d’euros, pour 12 à 15 systèmes de 3 drones chacun. En raison de la crise financière en Espagne et des baisses brutales du budget militaire de l’Allemagne, la France peut se montrer réticente à s’investir comme principal bailleur de fonds du projet. EADS doit donc investir ses fonds propres, en y associant d’autres pays s’il veut la survie du Talarion.

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Commentaires postés ( 1)

  1. olivierm dit :

    C’est cher, c’est certes endurant mais c’est un peu fragile (système de défense ?) et utilisable quand l’adversaire n’a pas de système anti-aérien … non ???





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