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MIDEST 2010 : l’Europe de l’Est affiche son dynamisme

6 novembre 2010   ·   0 Commentaire

Le salon MIDEST qui rassemble les sous-traitants industriels a tenu sa quarantième édition au parc des exposition de Paris Nord Villepinte du 2 au 5 novembre. L’occasion de prendre le pouls de l’industrie aéronautique après une année 2010 toujours difficile.

A l’instar du salon des Composites, le MIDEST (Marché International pour la Diffusion Européenne de la Sous-Traitance) réunit des centaines de sous-traitants liée à l’industrie aéronautique. Ces entreprises (PME, TPE, grands leaders) sont spécialisées dans la transformation des métaux, des plastiques, caoutchouc et composites, l’électronique et l’électricité et les traitements de surface. L’année 2010 semble marquer une nouvelle donne.

Dariusz Furtak de Thoni Alutec tenant une boîte de transmission en aluminium (4,2 kg)

Côté européen, ce sont surtout les pays de l’Est qui affichent leur dynamisme. Difficile de rater l’immense stand de la société polonaise Thoni Alutec, situé en pleine allée centrale, qui exhibait ses pièces destinées à l’aérospatiale mais aussi l’industrie ferroviaire, d’armement et navale. Thoni Alutec est spécialisée dans la production de pièces de fonderie en aluminium depuis le design jusqu’au montage complet. « Nous travaillons essentiellement l’aluminium mais aussi le titane, plus léger, qui réduit le poids de l’avion et sa consommation de carburant », explique Dariusz Furtak, directeur technique de Thonic Alutec. « Nos moulages en sable sont fabriqués selon des normes très rigoureuses de classification. C’est pourquoi ils trouvent leur usage dans des secteurs exigeants tels que l’industrie aéronautique ou aérospatiale. Ce processus nous permet de fabriquer des pièces de détail pesant jusqu’à 10 tonnes et de longueurs supérieures à 10 mètres », conclue M. Furtak.

En Asie, la croissance se concentre en Chine au détriment des anciens « dragons » comme Taïwan. « Des clients japonais délaissent nos usines et confient la production à celles de la Chine continentale qui proposent des coûts moindres », remarque une responsable de Shin Mold, société taïwanaise spécialisée dans le moulage de pièces en magnésium et aluminium. La Chine occupait d’ailleurs un espace important au MIDEST avec plus de 70 entreprises représentées.

Le drone Hélicofice

Les entreprises françaises, elles, souffrent encore de la morosité économique. Des gérants nous ont confié que l’année 2010 avait été plus difficile que 2009. « Dès qu’un donneur d’ordres est touché par une baisse des commandes, c’est toute la chaîne des sous-traitants qui en pâtit », raconte le dirigeant d’une entreprise de rectification. D’autres pointent des problèmes de recrutement : « Nous cherchons des techniciens qualifiés et nous n’en trouvons pas. Quand c’est le cas, il faut 3 à 4 ans pour les former car leur apprentissage en école ne suffit pas », se plaint un dirigeant en fonderie. Une fracture technologique est aussi soulevée. « Des jeunes savent réaliser une pièce sur un écran avec un logiciel mais ne savent pas dessiner un plan alors que c’est la base de notre métier », s’exaspère un responsable d’usinage.

Certaines entreprises françaises tirent néanmoins leur épingle du jeu. La société Cofice (Nord-Pas-de-Calais) utilise un drone pour effectuer des contrôles d’épaisseur, de température ou de présence de gaz sur des infrastructures hautes et difficiles d’accès comme les cheminées, les réservoirs ou les silos. Baptisé Hélicofice, il est équipé d’une mini-caméra et de huit hélices pour assurer un vol stationnaire. « Les hélices sont carénées pour se protéger des chocs et continuent de tourner même en cas de panne pour ne pas s’écraser au sol ou sur quelqu’un. », précise Virginie Dobrowolski, responsable de projets chez Cofice.

Le METHYLE est fabriqué et assemblé par Gattefin pour MBDA.

Autre exemple, la société Gattefin (Cher) fabrique et assemble les prototypes d’un aéronef expérimental, le METHYLE, à la demande du missilier MBDA. Sa vocation est double : voler à une vitesse hypersonique de Mach 7,5 en utilisant l’oxygène de l’atmosphère comme source d’énergie. Les démonstrateurs seront testés en vol en Russie entre 2013 et 2015. En attendant, une maquette était exposée sur le stand de Gattefin.

L’édition 2010 du MIDEST reflète une conjoncture à demi-teinte pour l’industrie. D’un côté, les compétences des entreprises françaises se maintiennent à un haut niveau technique mais accusent des baisses de budget. Leur savoir-faire intéresse la Chine pour développer son trafic aérien, mais pour combien de temps ? Ses besoins ne seront pas éternels. Elle disposera bientôt de ses propres avionneurs, et l’Asie organisera un jour son propre MIDEST.

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