Israël veut une version spécifique du F-35
18 octobre 2010 · 0 Commentaire
L’Israelian Air Force ne veut pas simplement acheter des F-35 sur étagère. Elle veut aussi pouvoir accéder au code source pour embarquer ses propres systèmes.
Dans une interview exclusive accordée à Israël’s Globes en juin 2006, le directeur des achats de l’aviation israélienne, le général de brigade Ze’ev Snir avait déclaré que le F-35 Joint Strike Fighter était un élément clé du plan de modernisation de l’Israelian Air Force (IAF), et qu’Israël avait l’intention d’en acheter plus d’une centaine d’exemplaires pour remplacer les F-16. Mais voilà, le coût prévu de cet achat a plus que doublé.
Le contrat d’achat doit en effet tenir compte de nombreux paramètres comme l’intégration des technologies israéliennes dans les programme internes du F-35, avant qu’il ne soit signé. Israël a même envisagé de retarder son achat.
L’IAF fait actuellement voler 27 F-15I « Raam » Strike Eagles et 102 F-16I « Soufa » dans sa force de haut de gamme. A cela s’ajoute 72 F-15 AD et 224 F-16 modèles AD qui forment l’épine dorsale de sa force, faisant d’Israël le deuxième plus grand opérateur de F-16 au monde.
Le plan prévoit le remplacement des F-16A « Netz », puis les modèles plus avancé F-16 AD.
Israël avait d’abord estimé qu’un contrat d’achat de 100 avions F-35A pourrait coûter au moins 5 milliards de dollars.
« L’IAF serait heureux de se doter de 24 F-22 Raptor, mais le problème est le refus américain de vendre l’avion. », avait déclaré le général Snir.
Mais la demande d’Israël formulée en septembre 2008 pour ses 75 premiers F-35s a été estimée à 15 milliards de dollars- à raison de 200 millions de dollars par avion (soit le même prix qu’un F-22). Or, les performances air-air du F-35, notamment furtives, sont moindres que celles du F-22. Depuis 2005, Israël a donc pressé les Etats-Unis de vendre ses avions F-22EX afin de maintenir sa supériorité aérienne régionale. D’autant que les F-15 Eagle de l’IAF vont également devoir être remplacés dans les prochaines années.
En fin de compte, l’arrêt du programme F-22 par les Etats-Unis semble avoir éliminé cette option. Cependant, à la demande de pays comme le Japon, Israël et la Corée, Boeing a investit des fonds privés pour développer une version furtive : le F-15SE Silent Eagle (doté de réservoirs de carburant conformes et emport d’armes internes).
L’accès au code source du F-35 demeure une autre question pour les Israéliens, comme elle l’a été avec les Australiens et les Colombiens. Cet accès est nécessaire pour les pays qui souhaitent mettre à niveau les ordinateurs de l’avion, intégrer de nouvelles armes, ou des systèmes de communications et de guerre électronique. Les avions israéliens subissent généralement des modifications lourdes à intégrer sur l’électronique et les systèmes d’armes. Les États-Unis ont déjà permis l’accès des Israéliens au code source du F-15 et du F-16. En Juin 2006, le général Snir affirmait qu’il était confiant et que les ordinateurs du F-35A ne seraient pas un problème.
« Il n’y a pas de problèmes avec les États-Unis pour que l’IAF intègrent au F-35 ses propres systèmes de communications, ses technologies de guerre électronique et des missiles développés par Rafael Armament Development Authority Ltd »
Israël va certainement vouloir s’assurer que des éléments tels que ses systèmes de communications, de surveillance et de ciblage LITENING, ECM et de l’électronique de défense, les missiles Python à courte portée, et d’autres armes feront partis des F-35A - ou à tout du moins, prévus dans les plans de l’ensemble du programme d’intégration dans un délai raisonnable.
Ces possibilités sont désormais remises en question, et ne seront pas juste une option pour son achat initial. Israël ne s’attend pas non plus à une hausse des prix: à partir de 80 millions de dollars par avion à plus de $ 200 000 000 pour un « F-35I » avec la personnalisation israélienne.
Lockheed Martin, quant à lui, essaie de tenir les délais de livraison pour le F-35, même si l’avion devrait continuer ses essais jusqu’en 2015. Un important carnet de commandes permettrait à l’entreprise de proposer aux acheteurs un prix dégressif pour chaque série d’appareils. Les premiers seraient facturés 150 à 170 millions de dollars par avion, puis 100 000 000 de dollars pour les mêmes appareils 3 années plus tard.
Cette dynamique est la norme pour les avions militaires de tous types, mais le F-35 accuse environ 5 à 7 ans de retard par rapport à son calendrier d’exportation intial. Les clients potentiels avec des flottes de l’air qui atteignent leur date d’expiration sont réticents à payer les coûts de production du début. Si la plupart d’entre eux se retirent du marché, le programme F-35 pourrait se retrouver en sérieuse difficulté. Le marché israélien est donc capital dans l’avenir du F-35.
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par Daniel Favre

