La Colombie poursuit la modernisation de ses forces aériennes

Les forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) ont perdu de leur éclat militaire après des années de lutte continue face à l’armée colombienne. Une lutte menée d’une main de fer par le président Alvaro Uribe depuis son élection en 2002, et qui a dû renoncer à un 3e mandat refusé par la Cour constitutionnelle. Mais avant sa sortie, le président Uribe a eu le temps d’imposer une taxe spéciale pour financer 4 milliards de dollars de matériel militaire.

Le double mandat du président Alvaro Uribe a été marqué par une lutte intensive contre les FARC.

Le journal El Tiempo affirme que cette taxe a pour but de consolider et moderniser l’armée. Elle comprendra une grande variété d’équipements américains, français, allemands, israéliens, et même russes. Les livraisons ont déjà commencé.

L’armée de l’Air colombienne a déjà reçue 25 avions Super Tucano de contre-insurrection en 2005. Ces nouveaux avions seront rejoints par 15 Black-Hawks UH-60L, 5 hélicoptères russes Mi-17, 12 hélicoptères de combat « Rapaz » Bell 212, des drones, un Cessna Caravan 208B et des avions King Air 350 (également utilisées par les nouvelles forces aériennes irakiennes). Environ 25 avions légers seraient produits par la Colombie elle-même pour les missions d’évacuation médicale (MEDEVAC).

Le matériel haut de gamme lui est fourni par un accord de 160 millions de dollars pour 24 chasseurs Kfir modernisé jet C10 avec des radars EL/M-2032 et des armes améliorées, plus un contrat de 40 millions de dollars pour les munitions de précision et des missiles. Sur les 24 chasseurs, 11 AEC Kfir C7 sont mis à niveau, et 13 proviennent des stocks d’Israël avec plusieurs heures de vol.

Le Kfir (« lionceau » en hébreu) est un avion militaire de type chasseur-bombardier tout temps, conçu par le consortium industriel Israel Aircraft Industries au début des années 1970. Il peut être décrit comme une copie illégale du Mirage IIIS Suisse. Ici un Kfir C-7.

Le Kfir C-10 est basé sur une modification du Dassault Mirage 5 propulsé par un réacteur General Electric J79.

Cet effort de modernisation s’effectue parallèlement à celui du Brésil, son voisin du sud. Mais c’est surtout avec le Venezuela au nord que les tensions sont vives. En juillet 2010, quelques jours avant le départ de la présidence d’Álvaro Uribe et l’investiture de Juan Manuel Santos, a éclaté une crise diplomatique entre les deux pays. Hugo Chávez a rompu en effet toutes ses relations avec la Colombie, après la présentation auprès de l’Organisation des États américains de documents (images satellites, coordonnées GPS, photos) qui visent à prouver la présence « active » de 1 500 FARC sur le sol vénézuélien. Accusant Álvaro Uribe de préparer une attaque aérienne contre son pays avant la fin de son second mandat, Hugo Chávez a ordonné le déploiement de forces armées le long de leur frontière commune. Le président sortant colombien réfutant ces accusations avait déclaré : « La Colombie a eu recours aux voies du droit international et va continuer à faire appel à ces mécanismes pour que soient adoptés des instruments contraignant le gouvernement vénézuélien à remplir l’obligation de ne pas donner refuge à des terroristes colombiens ».

Álvaro Uribe est une personnalité politique de droite fermement pro-américain, alors que le président du Venezuela voisin, Hugo Chávez, mène quant à lui une politique économiquement marquée à gauche et attaque verbalement les États-Unis. Une intervention militaire colombienne contre les FARC en territoire frontalier équatorien puis la découverte de documents accréditant un soutien financier du Venezuela aux FARC a provoqué une crise diplomatique durant l’année 2008. Par la suite, les deux présidents se sont rencontrés et se sont officiellement réconciliés.

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