L’armée chinoise a lancé de vastes exercices de défense aérienne le 3 août, mettant en évidence l’augmentation de ses capacités militaires en Asie de l’Est.
Les exercices mobilisent plus de 10.000 hommes, y compris ceux de la marine, des unités d’aviation et des forces terrestres de défense aérienne, selon le responsable du service de China News Service (CNS).
CNS a annoncé que les opérations militaires dureraient cinq jours dans les provinces du Shandong et du Henan au sud de Pékin. Elles comprennent trois attaques simulées et un exercice de tir réel conçu autour du scénario de la défense de la capitale d’un assaut aérien.

Un pilote chinois à bord d'un J-10 sur la base aérienne de Yangcun.
Des répétitions ont été organisées pour les exercices, qui mettent l’accent sur des réponses en temps réel à des événements imprévus et à l’intégration des unités placées sous différents commandements. Environ 100 avions prendront part aux exercices, ainsi que de missiles de défense aérienne et des unités d’artillerie.
La Chine a considérablement augmenté son budget militaire ses dernières années. Le pouvoir central a alloué des fonds pour l’armée de l’air, la marine et les forces de missiles au prix d’un abandon progressif des unités de terrain. Selon le Stockholm International Peace Research Institute, les effectifs de l’Armée Populaire de Libération sont estimés à 2,3 millions d’hommes. Quant au financement des importations d’armes, de recherche et de développement, il a atteint près de 100 milliards de dollars l’an dernier.
La Chine a également intégré de nouveaux appareils à ses forces aériennes comme le chasseur-bombardier Su-27 acheté à la Russie et fabriqué sous licence, et le nouveau J-10 qui est le premier chasseur entièrement produit par l’industrie chinoise.
Cette évolution matérielle et tactique est perçue comme un renforcement de la capacité de la Chine à faire valoir ses revendications territoriales sur Taïwan et la mer de Chine méridionale. Les planificateurs militaires de New Delhi à Washington ont pris acte, ce qui alimente les appels à une plus grande attention à l’évolution chinoise et à une coopération régionale accrue avec les militaires américains.
Alors que les tensions avec Taiwan ont se sont relativement apaisées avec l’arrivée à Taipei d’une administration pro-Pékin, la Chine a plus d’amplitude pour protester contre les opérations navales américaines au large de ses côtes.
Pékin a critiqué plusieurs fois le mois dernier les exercices conjoints entre la Corée du Sud et les Etats-Unis dans la mer Jaune. La Chine a aussi replacé la mer de Chine méridionale - dont elle revendique la souveraineté complète - à sa liste prioritaire des revendications territoriales.Une telle évolution coïncide avec une volonté de déployer sa marine au delà de ses côtes. L’envoi de navires militaires chinois contre la piraterie au large des côtes de Somalie était d’ailleurs une première dans l’histoire.
Alors que les troupes se préparaient pour des exercices le 3 août, deux navires chinois, le destroyer Guangzhou et de la frégate Chaohu, ont appareillé de Xinhua vers l’Italie dans le cadre d’une mission d’entraînement.




