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Zodiac décline un rapprochement avec Safran

12 juillet 2010   ·   0 Commentaire

Safran a proposé le 6 juillet à Zodiac Aerospace un «rapprochement industriel» entre les deux équipementiers aéronautiques basé principalement sur un échange de titres, mais sans avancer d’éléments de valorisation.

Le conseil de surveillance de Zodiac a rejeté le 11 juillet à l’unanimité la proposition, arguant de l’absence de synergies.

« Le conseil de surveillance, après avoir notamment entendu l’exposé du directoire sur le contenu industriel du projet, a décidé à l’unanimité qu’il n’y avait pas lieu de donner suite à cette proposition », a indiqué Zodiac dans un communiqué.

L’hypothèse d’un rachat de Zodiac par Safran fait l’objet de rumeurs récurrentes depuis des années. Jean-Paul Béchat, l’ancien patron de Safran, ne cachait d’ailleurs pas qu’il en rêvait, et Jean-Paul Herteman, son successeur, n’a pas changé d’avis.

Après tout, marier les deux premiers équipementiers aéronautiques français, présents aussi bien dans les grands programmes civils comme le Boeing 787 ou l’A380, ne ferait-il pas sens ? Sauf que toutes les approches informelles, aiguillonnées par des banquiers d’affaires attirés par des mandats, se sont toujours heurtées au refus argumenté de Zodiac.

Société créée en 1896 et contrôlée à plus de 40 % par les descendants des fondateurs, les dirigeants de Zodiac ont toujours regardé avec un peu de dédain les gens de Safran. D’un côté une société familiale qui excelle dans l’art des acquisitions au point de s’être hissée parmi les leaders sur certaines niches, comme les toboggans ou les sièges d’avion. De l’autre, estiment-ils, une ex-société publique, dont le mariage avec Sagem a failli virer au cauchemar, et encore détenue à 30 % par l’Etat.

Et le fait que Safran regroupe quelques-unes des plus belles enseignes de l’aéronautique française - Snecma, Messier-Bugatti ou Turbomeca -ne change rien au constat. « Nous n’avons pas besoin d’un tel adossement », déclarait déjà en 2006 l’ancien président du directoire, Jean-Louis Gerondeau (« Les Echos » du 21 avril). « Une fusion entre les deux groupes n’apporterait aucune synergie », reprend son successeur, Olivier Zarrouati.

Alors qu’est-ce qui a bien pu pousser le très prudent président du directoire de Safran à franchir un jalon, en formalisant pour la première fois une marque d’intérêt officielle pour Zodiac ? Pouvait-il espérer autre réponse que celle qui a été faite, la « cible » n’ayant jamais fait mystère de ses sentiments ? En adressant ce courrier de trois pages, Jean-Paul Herteman avait-il le soutien de son conseil ? General Electric, l’allié américain de toujours dans les moteurs d’avion civil et grand équipementier aéronautique lui aussi, était-il dans la confidence ? Serait-il prêt à apporter sa force de frappe financière à une prise de contrôle ?

Très tard hier soir, Safran n’a pas apporté de réponse à ces questions. Le groupe s’est contenté de prendre « note » de la réponse de Zodiac, tout en réitérant sa conviction de « l’évidence de l’intérêt industriel et de la pertinence stratégique pour toutes les parties prenantes d’un rapprochement dans le contexte du mouvement inévitable de consolidation des équipementiers aéronautiques de premier rang ».

Pour quelle suite ? Une OPA hostile paraît a priori improbable. Mais les propos de Safran risquent d’ouvrir une période d’incertitude pour l’action Zodiac que ce dernier a tout intérêt à clôturer au plus vite. Notamment parce que, à la longue, son partenaire américain, Hamilton Sundstrand, pourrait, lui aussi, être gagné par le doute.

Source : Les Echos

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