La France prévoit l'acquisition de drones US

Lors de l’inauguration du salon Eurosatory le 14 juin, le ministre de la Défense Hervé Morin a indiqué que la France allait négocier avec les Etats-Unis pour l’achat éventuel de drones.
Le ministre de la Défense, Hervé Morin, a annoncé que le Directeur général pour l’armement, Laurent Collet-Billon, partait aux Etats-Unis afin de discuter sur les conditions d’achat et le transfert de technologie de drones Predator B (Reaper) à la société General Dynamics.
« Je veux avoir toutes les options sur la table», a déclaré Hervé Morin, ajoutant qu’il serait « heureux » s’il pouvait obtenir une solution française ou européenne qui corresponde à son budget.

La France a déjà acquis des « équipements stratégiques » aux Etats-Unis « sans que l’on considère que sa souveraineté soit remise en cause », a ajouté le ministre, citant les avions Hawkeye et les Awacs. Il « refuse les discours » sur la menace que représenterait cette acquisition vis à vis des industriels français du secteur, avec lesquels il y a « encore beaucoup de points à éclaircir ».
Pourtant, l’achat de drones étrangers par le gouvernement français est un pied de nez à Dassault Aviation (constructeur français d’avions de chasse) et Thales (système électronique embarqué), qui travaillent sur la technologie des drones depuis 2000.
« Cela pourrait avoir des conséquences sur la capacité de la France et d’autres constructeurs européens à maîtriser les technologies d’intérêt national vital nécessaire pour le développement de drones, » a commenté le porte-parole de Dassault Yves Robins. Ce dernier a déclaré dans une interview à Eurosatory que des solutions européennes existent, et « si c’est urgent, il ya des solutions européennes provisoires».
Les ventes mondiales de drones vont doubler les dix prochaines années soit environ 8 700 000 000 $ par an en raison de la hausse des besoins de surveillance, notamment contre les terroristes et les pirates (source : Teal Group Corporation ).
Dassault, qui construit l’avions de combat multirôle Rafale et le jet d’Affaires Falcon, a effectué son test de drone appelé «Le Petit Duc» (ou «Little Eagle ») en 2000.
En 2003, Dassault a remporté un contrat du gouvernement français pour les avions de combat sans pilote, alors que le pays cherchait à rattraper son retard sur les États-Unis. Le projet, appelé Neuron, est actuellement en développement en collaboration avec cinq autres pays, pour un premier vol prévu en 2012.
En 2008, Dassault, Thales, et l’Espagnol Indra Sistemas ont décidé de développer conjointement des drones à moyenne altitude et des drones de longue endurance aux forces armées françaises et espagnoles. Aucune décision n’a pourtant été prise. Dassault a simplement augmenté sa participation dans Thales à 26%.
De son côté, EADS travaille également sur un drone : le Talarion.
Cette ouverture du gouvernement français pour l’achat possible de drones avec les États-Unis, vise à combler une lacune causée par des problèmes mécaniques dans la flotte existante des drones français.
Hervé Morin a également annoncé que la France n’a pas l’intention de réduire sa commande d’avions de transport militaire A400M d’Airbus Military, une division d’EADS. Le ministre de la Défense a ajouté que les contraintes budgétaires l’obligeront à chercher des options pour réduire les dépenses, mais n’a pas précisé l’ampleur de ces réductions.
