L’Armée française envisage d’armer ses drones

Un colloque organisé le 12 mai dernier à l’assemblée nationale a étudié l’intégration de drones de combat au sein des forces françaises.

Dans un document publié suite au colloque sur le « Concept d’emploi des drones dans les forces terrestres », on peut en effet lire que « d’autres formes d’appui sont en train d’émerger ». Certains sont déjà présentes dans des systèmes étrangers (américains, israéliens), comme la capacité d’attaque et de destruction d’objectifs.

Image prise par un drone SDTI en Afghanistan dans la région du Surobi en juin 2009.

Absente des drones français, cette capacité de délivrer l’armement est étudiée pour les systèmes futurs. On lit plus loin que « le futur SDT (système de drone tactique) devra à long terme avoir la capacité de délivrance d’armements divers ».

Selon le blog Secret Défense, ce document marque une rupture, « car jusqu’à présent il n’était pas question officiellement d’envisager d’armer les drones français. Des réflexions identiques ont lieu dans l’armée de l’air ».

Les drones actuels français comme le Harfang, le SDTI ou le DRAC sont inutilisables au combat car ils sont dépourvus de systèmes de contre-mesures électroniques et sont avant tout conçus pour la reconnaissance. Déjà vulnérables aux missiles sol-air de courte portée (Stinger, Mistral, Sa-7), ils sont également susceptibles de piratage par l’enemi (voir ce qu’ils voient, connaître leur trajectoire ou prise de contrôle).

De plus, l’autonomie des drones français est insuffisante pour une plate-forme de combat longue endurance (le MQ-9 affiche 14h d’autonomie). Une nouvelle cellule/moteur est donc requise.

Poste de pilotage d'un drone Harfang.

Autre question sensible au sein de l’Armée : qui les exploitera ? L’artillerie, l’ALAT (Aviation Légère de l’Armée de Terre) ou l’Armée de l’air ?

Dans le cas de l’ALAT, il s’agirait de développer des compétences nouvelles, alors qu’elle dispose déjà d’hélicoptères Tigres.

L’artillerie, elle, a déjà de nouveaux canons Caesar (camion équipé d’un système d’artillerie).

Enfin, l’Armée de l’air attribue déjà une grosse part de son budget au Rafale et à l’A400M.

Reste le prix. A titre indicatif, un MQ-9 Reaper coûte 10 millions de dollars avec ses capteurs. Ceci n’inclut pas le système de pilotage, la formation des équipes et l’armement. Un Caesar (artillerie de 155 mm) automoteur coûte 2 millions d’euros. Un tigre : 30 millions d’euros et un Rafale : 70 millions d’euros.

Il y a donc un risque de redondance avec ces armes déjà opérationnelles et proposées à l’exportation.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *