Shape : le plan d’économie d’Eurocopter

19 octobre 2009   ·   1 Commentaire

La crise économique oblige Eurocopter à revoir ses méthodes et serrer son budget. Nom du programme : Shape.

Le constat que dresse le PDG d’Eurocopter, Lutz Bertling, dans un courrier adressé en fin de semaine dernière aux salariés, ne cache pas que la situation de la filiale d’EADS est très « grave », « lourde de conséquences » et « éprouvante ». D’où la décision du comité exécutif d’abandonner le programme de transformation Vital, lancé en 2005, au profit d’une nouvelle initiative, baptisée Shape.

Dans cette lettre, Lutz Bertling commence par résumer les cinq ­crises auxquelles est confronté Eurocopter.

La première est connue, c’est l’effondrement des ventes d’hélicoptères civils. L’entrée de gamme est la plus touchée. Du coup, les cadences de production vont fortement baisser dans les années à venir, comme prévu. Mais ce que le document dévoile, c’est que la marge va en être affectée, sous le double effet des chutes de ventes d’appareils commerciaux et de services associés, segment d’activité très rentable, et d’une augmentation en parallèle des ventes d’appareils militaires, beaucoup moins lucratifs.

La deuxième crise provient de l’agressivité des concurrents sur quasiment tous les segments de marché. La situation est d’autant plus préoccupante que, contrairement à Bell ou AgustaWestland, Eurocopter n’a pas grand-chose de nouveau à proposer.

« Nous n’avons pas suffisamment investi dans la première moitié de la décennie, principalement à cause des ressources bloquées pour le NH90 et le Tigre », constate son dirigeant. Ces deux appareils constituent précisément la troisième crise.

Bien qu’ils représentent un quart du chiffre d’affaires, « nous n’atteindrons pas un Ebit significatif », selon Lutz Bertling. La quatrième crise est tout aussi inquiétante puisqu’elle porte sur la compétitivité, les prix, les livraisons et la qualité. Les délais de livraison ne sont pas toujours respectés et les stocks sont « bien trop élevés ». Cinquième et dernier problème enfin, les coûts de structure ont grossi bien plus vite que le carnet de commandes.

Pour redresser la situation, le PDG d’Eurocopter propose un plan qui va bien au-delà des 15 % d’économies visées dans les fonctions supports, en touchant l’innovation, la performance, les processus et la trésorerie. Comment ? Grâce à trois « mo­dules » :

1) Le premier - Economies - prévoit notamment 200 millions d’euros de réductions des coûts, une réduction des stocks de 500 millions avant fin 2010, ou encore la réorientation, voire la reconversion du personnel.

2) Le module Améliorations comporte 10 projets et a pour but principal de revoir la façon de travailler (réduction des délais, gestion de programme, catalogue).

3) Le volet Investissements doit permettre de relancer l’innovation en matière de sécurité, d’environnement, de compétitivité et d’extension de la durée de vie des hélicoptères. Avec l’objectif d’investir 1 milliard d’euros, mais sans préciser l’échéance.

Enfin, Shape s’appuie sur deux initiatives : Organisation et gouvernance, qui doit simplifier l’organisation et favoriser l’autonomie, et ­Personnel, comportement et engagement pour renforcer le bien-être des salariés. Ces derniers, visiblement, en auront bien besoin.

Source : Les Echos

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