Air France pourrait supprimer sa classe business en Europe
8 septembre 2009 · 0 Commentaire

Réunis le 4 septembre avec la direction d’Air France, les syndicats de la compagnie se sont vu confirmer le lancement d’un plan de départs volontaires de 1 500 personnes.
Pierre-Henri Gourgeon, le directeur général d’Air France-KLM, a également annoncé « la refonte à venir du réseau moyen-courrier tant en termes de réseau que de produit ».
Le projet de la direction d’Air France serait de supprimer la classe business sur les vols moyen-courriers pour augmenter la capacité de la classe économique et faire face au transfert massif des voyageurs d’affaires vers l’arrière de l’avion depuis le début de la crise. Ce projet est mené par Bruno Matheu, directeur général adjoint en charge du réseau. Il devrait être tranché en octobre pour une application dès le début de l’année 2010 au moment de l’entrée en vigueur des nouveaux programmes de vol.

Bruno Matheu, directeur général adjoint en charge du réseau, devra trancher en octobre sur la suppression de la classe business en Europe.
« Rien n’est encore tranché, explique un porte-parole du groupe. Jusqu’à aujourd’hui, on avait une stratégie de continuité de l’offre entre le vol d’apport vers notre hub et le vol long-courrier. Notre réflexion est de savoir si nous pouvons continuer sur ce modèle . » Autrement dit, le voyageur européen (de Berlin ou de Londres, par exemple) qui veut aller aux États-Unis avec Air France, via Paris, achète aujourd’hui un billet en classe business pour ses deux vols. Dès l’an prochain, il n’aura peut-être pas d’autre choix que de réaliser son vol vers Paris en classe économique avant de voler sur un long-courrier en classe business.
Cette réforme concernera donc uniquement les vols à destination de l’Europe et non les vols long-courriers. Sur les plus longues distances, il est pour l’instant juste question de mesures pour augmenter le taux de remplissage des avions.
L’activité court et moyen-courrier d’Air France est laminée par trois phénomènes : la crise économique bien sûr, mais également le TGV pour les vols court-courriers et les compagnies low-costs sur les vols moyen-courriers. « Tout notre modèle social est basé sur la croissance économique, explique un cadre d’Air France. Il nous faut 4 % de croissance pour commencer à diminuer notre coût unitaire. Avec cette crise sans précédent, nous devons changer de modèle. » L’ouverture de nouvelles lignes TGV et les projets de réseau européen à grande vitesse sont autant de menaces pour la compagnie. Quand une ligne de TGV est créée, la part de marché de l’avion face au train passe ainsi de 70 à 30 %.
Air France étudie depuis un an la possibilité de se lancer dans le TGV avec Veolia. Officiellement, le projet n’est pas abandonné. Mais il est au point mort depuis plusieurs mois. Pour l’instant, aucune alliance avec une compagnie low-cost n’a non plus été annoncée. Des rumeurs faisaient état avant l’été d’un rapprochement d’Air France et d’easyJet. Mais elles ont depuis été démenties. « Il faut se dépêcher, explique un cadre d’Air France, Cette crise est sans précédent et pour rester les meilleurs, il faut toujours avoir un coup d’avance . »
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par info-aviation

