Des drones de sauvetage pour la police
Par Edouard Maire
Publié le 21 juin 2009
René Knorr est gestionnaire de programmes d’avions sans pilote chez ESG. Nous l’avons interviewé sur les applications développées pour les drones.
Info-aviation : Pour quel usage vos clients ont-ils recourt aux drones ?
René Knorr : Les usages du drone couvrent un champ assez vaste aussi bien dans le domaine militaire que civil. En Irak et en Afghanistan, les missions des drones sont principalement de renseignement militaire. Mais le champ le plus vaste reste sans aucun doute civil avec par exemple la surveillance des frontières ou l’intervention en cas de catastrophe naturelle.
IA : Comment fonctionne votre relation client ? Vos clients ont un besoin et vous créez une solution qui leur est propre ?
RK : En ce moment, nous développons un projet pour la police bavaroise. Leur exigence était de pouvoir repérer les gens qui se perdent dans les bois et les forêts de la région. Ils souhaitaient qu’un drone puisse leur donner la position géographique exacte d’une personne pour ensuite aller la chercher en hélicoptère.
IA : Comment faites-vous pour gérer la spécificité de chacune des applications que vous vous proposez ?
RK : Premièrement, nous avons une phase d’intense discussion avec nos clients pour cerner leurs besoins, ce qu’ils attendent du drone, quels types d’information ont-ils besoin et pour en faire quoi. Deuxièmement, nous leur montrons ce que nous pouvons faire dans le domaine qui les intéresse. Et à partir de ce qui existe déjà en terme d’interface, nous leur proposons une solution globale en fonction de ses capacités.
IA : Puisque les applications relatives aux drones sont à la fois civiles et militaires, comment expliquez-vous qu’ESG ne soit pas plus développé à l’international ?
RK : Notre business a démarré pour des clients allemands, et principalement le ministère de la défense. Mais nous avons aussi participé à d’autres programmes internationaux pour les Tornados, l’Awacs ou avec l’OTAN. Donc ESG est développé à l’international. Mais il est vrai que nous avons peu d’applications « civiles » à l’international. La police française est par exemple venue nous voir pour leur fournir un système de surveillance.
IA : Quoi exactement ?
RK : La police française souhaitait obtenir une interface d’exploitation des données fournies par les hélicoptères comme celle que nous avons donnée à la police allemande.
IA : Pour les hélicoptères qui survolent les foules la nuit ?
RK : Nous fournissons actuellement un logiciel de techniques policières opérationnelles ( « police technical operator session »)
IA : A quoi ça sert ?
RK : C’est une interface permettant de collecter des données à partir des hélicoptères pour fournir une description très précise de l’environnement.
IA : Vous avez un exemple ?
RK : Imaginons par exemple que la police ait des caméras infrarouges, des caméras de jour et une connaissance précise de la topographie de la zone filmée, nous allons fusionner ces informations pour donner une nouvelle image de l’environnement qui aidera l’officier de police dans sa recherche. Ce dernier ne pilotera pas l’hélicoptère mais prendra les décisions depuis un poste extérieur à la scène, d’un point de vue tactique. C’est lui qui dirigera le pilote de l’hélicoptère pour trouver la personne qu’il cherche.
Propos recueillis par Arthur Devedjian, le 17 juin 2009 au salon du Bourget.
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Mots clés: ESG, Police bavaroise, René Knorr
