Les USA étendent la guerre contre l’Etat Islamiste à la Syrie
24 septembre 2014 · 0 Commentaire
Les États-Unis ont frappés des cibles de l’État islamique en Syrie pour la première fois le 22 septembre (source: U.S. Department of Defense).
Les bombardements effectués dans la nuit du 22 au 23 septembre ont mêlé des missiles de croisière et des avions de combat. Des Tomahawk ont été lancés depuis l’USS Arleigh Burke et l’USS Philippine Sea opérant dans les eaux internationales de la mer Rouge et dans le golfe Persique.
Selon les premières informations, les bombardements sous commandement américain ont ciblé les bastions de l’État islamique de Raqqa, Deir az-Zawr, Al-Hasaka, et Abou Kamal, détruisant les postes de contrôle et les équipements, en tuant des dizaines de militants.
« Étant donné que ces opérations sont en cours, nous ne sommes pas en mesure de fournir des détails supplémentaires pour l’instant », a déclaré le contre-amiral John Kirby, porte-parole du Pentagone.
Il semble que plusieurs pays du Moyen-Orient aient participé aux attaques même si l’ampleur de la participation arabe est actuellement inconnue. La Jordanie a confirmé sa participation, ainsi que le Bahreïn, le Qatar, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis (EAU).
Les avions engagés comprenaient des F/A-18 Hornet de l’US Navy opérés depuis l’USS George HW Bush croisant dans le golfe Persique, des McDonnell Douglas AV-8B Harrier II de l’US Marines Corps et des F-15E Strike Eagles l’US Air Force, mais aussi des chasseurs F-16 Fighting Falcon, des bombardiers Rockwell B-1B Lancers, et des avions de ravitaillement KC-135 Stratotanker. Enfin, des EA-6B Growler de l’US Navy auraient participé aux raids pour assurer le brouillage des systèmes de défense aérienne syriens.
Fait particulièrement remarquable, l’avion de combat furtif F-22 Raptor a fait son baptême du feu lors du raid. Grâce à sa très faible signature radar, le F-22 peut attaquer sans être repéré et il a largué des munitions guidées par GPS le 23 septembre, a précisé le général William Mayville, directeur des opérations de l’état-major interarmées lors d’un point de presse au Pentagone.
L’attaque américaine contre l’État islamique en Syrie intervient quelques jours après que le gouvernement français ait annoncé que ses avions Rafale ont mené leurs premières frappes sur les positions militantes en Irak. Les Pays-Bas aurait également proposé un certain nombre de ses F-16 pour cette mission, ainsi que la Royal Air Force du Royaume-Uni pour des missions de renseignement, de surveillance et de reconnaissance (RSR) avec le Panavia Tornado GR.4, et des vols humanitaires en Irak avec des C-130J. L’Australie et le Canada se sont engagés également.
Depuis le début des opérations en août 2014, le Commandement militaire des États-Unis a mené près de 200 frappes aériennes contre l’État islamique en Irak dans le cadre d’une stratégie visant à détruire l’organisation terroriste. Mais l’extension des attaques américaine sur le territoire syrien n’est pas sans risques, politiquement et militairement. Car si l’intervention américaine est légitimée par le fait qu’elle a été officiellement réclamée par le gouvernement irakien, ce n’est pas le cas en Syrie. Le président Bachar al-Assad soupçonne que les frappes aériennes des États-Unis peuvent être un prélude à une attaque sur son régime. Or, le gouvernement syrien (allié avec l’Iran et la Russie) avait mis en garde les Etats-Unis que toute action militaire serait illégale et traitée comme un acte hostile.
Malgré cela, le gouvernement syrien a déclaré qu’il avait été informé des attaques américaines à l’avance, mais on ignore s’il a donné son autorisation. Autre point important: les alliés arabes des Etats-Unis participant à ces attaques sont tous des pays à majorité sunnite. Il est assez délicat diplomatiquement que cinq pays sunnites soient impliqués dans une attaque contre un pays majorité chiite. Militairement aussi, les risques liés à la conduite des opérations de frappe contre des cibles en Syrie sont accrus par rapport à la mission en Irak. L’absence d’autorisation officiel expose les pilotes américains et arabes aux MANPADS (lanceurs de missiles sol-air portatifs) des insurgés, et aux MiG-29 et Su-27 de l’armée de l’air syrienne. On notera que c’est la première fois depuis 10 ans de guerre contre le terrorisme que les Etats-Unis et ses alliés mènent des attaques sur un pays sans son autorisation. Cela expliquerait pourquoi le F-22 a été utilisé sur cette mission. Ajoutons à cela que des unités de défense aérienne israéliennes ont abattu un MiG-21 syrien qui avait pénétré dans son espace aérien au Nord. Bien que les raisons de cette incursion syrienne ne soient pas claires, un élargissement du conflit avec Israël pourrait affecter la stratégie des États-Unis dans la région.
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par info-aviation


