La Chine intensifie ses patrouilles aux larges des côtes

Les événements récents dans les mers de Chine du Sud et de l’Est révèlent une confiance accrue de la Chine dans sa marine et sa force aérienne.

Chasseurs J-11 de la PLAAF

Deux avions militaires chinois ont été impliqués dans opérations de réaffirmation des intérêts chinois depuis le début du mois de mai 2014. Des chasseurs-bombardiers Xian JH-7, de la 9ème Division de l’aviation navale basée à Ledong sur l’île de Hainan, ont effectué des missions régulières pour soutenir la Garde côtière chinoise et les navires de la PLAN qui protègent la fabrication d’une plate-forme pétrolière au large des îles Paracel qui sont revendiquées par le Viêt Nam et Taïwan.

Les médias vietnamiens ont également photographié un avion de patrouille maritime Shaanxi Y-8J et des avions d’alerte aérienne et de contrôle KJ-200. Le 25 mai, la PLAAF a effectué son premier exercice démontrant sa capacité à mener des opérations de vol régulières. Un tronçon de la route près de Zhengzhou (province du Henan) a été utilisé pour permettre les décollages et atterrissages d’un Sukhoi Su-27UBK, d’un hélicoptère Harbin Z-9, et d’un avion de transport Xian Y-7.

Les J-11 chinois sont armés de missiles russes Vympel R-73 lors des missions d'interception.

Les J-11 chinois sont armés de missiles russes Vympel R-73 lors des missions d’interception.

Le même jour , des chasseurs Shenyang J-11A ont « anormalement approché » un avion de reconnaissance japonais sur la mer de Chine orientale selon les mots du ministère de la Défense japonais. L’un des J-11 était armé de missiles air-air Vympel R-73 à courte portée (code OTAN AA-11 Archer) qui sont parmi les plus efficaces au monde pour le combat rapproché à portée visuelle. Le J-11 a volé à moins de 30 mètres d’un avion de reconnaissance maritime OP-3C Orion et à 50 mètres d’un avion de surveillance électronique YS-11EB ELINT de la Force d’Auto-défense du Japon. Le ministre de la défense japonais, Itsunori Onodera, a décrit ces interceptions « d’actes dangereux … allant au-delà de notre compréhension ».

En réponse, la Chine a accusé le Japon d’interférer avec un exercice conjoint entre la marine chinoise et la marine russe. Les interceptions ont eu lieu où les zones d’identification de la défense aérienne de la Chine et du Japon se chevauchent. Les J-11 provenaient du 98e Régiment basé à Chongqing. Mais compte tenu de la distance entre Chongqing et la mer de Chine orientale, le déploiement s’est probablement effectué à partir d’une base située dans la province de Fujian.

On notera que la distance à laquelle la force aérienne et la marine chinoise opèrent depuis leurs bases est importante. Pour exemple, les avions Y-8J et KJ-200 qui opèrent dans la mer de Chine du Sud sont normalement affectés à la Flotte de la mer du Nord. De plus, ces exercices aériens et maritimes démontrent que la Chine a les mêmes capacités que d’autres pays d’Asie comme Singapour, Taïwan, et le Pakistan.

Mais cette extension des distances d’opération trahit aussi l’absence de champs de déploiement dans les zones proches de la côte chinoise. Alors que plusieurs bases militaires (en particulier dans la région militaire de Nanjing) ont subi un programme de renforcement dans la dernière décennie, la plupart semblent être encore très vulnérables à une attaque dans la mesure où elles ne possèdent qu’une seule piste et aucun abris de protection pour les avions.

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