Le 30 novembre, le Sénat américain a approuvé l’amendement au budget de la défense interdisant au Pentagone toute transaction avec Rosoboronexport, notamment l’achat d’hélicoptères pour l’Afghanistan.
« Les contribuables américains ne doivent pas financer même indirectement le massacre des citoyens syriens, d’autant plus que [le matériel militaire pour l’Afghanistan] peut être acheté à des producteurs américains. En poursuivant notre coopération avec l’Agence Rosoboronexport, nous torpillons la politique américaine envers la Syrie ainsi que les efforts de soutien au peuple syrien », a annoncé le sénateur républicain John Cornyn.
Le document entrera en vigueur avec la signature de la loi sur le budget de la défense par le président américain. Un amendement analogue a été adopté fin juillet par la Chambre des représentants des États-Unis.
Cette décision du Sénat n’est toutefois qu’une recommandation. Le contrat russo-américain de 367 millions de dollars sur l’acquisition de 21 hélicoptères de combat Mi-17V-5 à l’Afghanistan, signé par le Pentagone et Rosoboronexport en mai 2011 reste en vigueur. En outre, l’été dernier, la Russie et les Etats-Unis ont signé un avenant sur l’achat de 12 hélicoptères Mi-17 supplémentaires, de pièces de rechange et d’équipements destinés à l’armée afghane, pour plus de 200 millions de dollars. Il revient donc au président américain de trancher.
En mars 2012, plusieurs sénateurs américains avaient déjà appelé le chef du Pentagone, Leon Panetta, à reconsidérer le contrat conclu avec Rosoboronexport en raison de « la poursuite de ses contacts avec le régime de Bachar el-Assad qui conduit des attaques systématiques contre la population syrienne ».
Il y a un mois, le département militaire américain avait annoncé qu’il ne renoncerait pas à ce contrat. Le Parlement américain et le Pentagone sont donc en opposition frontale sur cette affaire.
Ce n’est pourtant pas la première fois que les USA revendent des hélicoptères russes à un pays du Moyen-Orient. En janvier 2011, l’armée irakienne avait reçu 4 nouveaux hélicoptères Mi-171E à son siège de Taji portant le total de ses stocks à 14 Mi-171E et 30 Mi-17. Cette vente avait d’ailleurs été facturée au prix fort par les Américains.
