L’US Air Force planche sur une bombe anti-bunker pour le F-35

L’US Air Force Research Laboratory (AFRL) organise une Journée de l’industrie le 4 octobre à Eglin (Floride) pour attirer les entreprises travaillant sur les armes à haute capacité de pénétration. Cet évènement s’inscrit dans un vaste programme de développement des armes anti-bunker.

Les HVPW FCC (High Velocity Penetrating Weapon Flagship Capability Concept) désignent des systèmes d’armes destinés à attaquer des cibles « dures » et enfouies profondément sous terre, autrement dit des bunker. En avril 2011, l’AFRL avait déjà présenté une HVPW décrit comme une arme de 2000 livres (900 kilos) destinée à être transportée à l’intérieur d’un avion F-35.

L’US Air Force Research Laboratory a déjà attribué deux contrats pour le développement d’une fusée anti-bunker à technologie HVPW pouvant être opérée depuis un F-35. Lockheed Martin a reçu une commande de 1,7 million de dollars et le missilier MBDA une commande de 1,3 million de dollars, mais on ignore à quoi cet argent est destiné. En janvier 2012, Raytheon avait également reçu un contrat de 11 millions de dollars pour développer une technologie de guidage par GPS pour une HVPW.

La pénétration sur un angle oblique est un des défis de l'arme anti-bunker.

Dans son cahier des charges, la HVPW est une fusée ultra-résistante de 2000 livres contenant une bombe à pénétration prévue pour être transportée dans la soute interne d’un F-35 Joint Strike Fighter. Mais elle peut également équiper d’autres bombardiers et des chasseurs.

L’armée américaine travaille également sur le perfectionnement de la bombe GBU-57 MOP (Massive Ordnance Penetrator), une munition de plus de 13,5 tonnes largable depuis les bombardiers stratégiques B-52 et les avions furtifs B-2. Celle-ci est beaucoup plus grosse que la bombe anti-bunker GBU-28 (2 270 kg) qui pénètre le plus profondément actuellement et qui peut-être larguée d’un F/A-18.

L’US Air Force voit clairement la nécessité de développer de telles armes y compris pour la destruction des tunnels (tunnel trasher). L’AFRL a déjà planifié un budget de 35 millions de dollars en 2012/2013 pour développer des technologies opérationnelles sur des missiles à guidage GPS et anti-brouillage.

Les futurs contrats seront décernés dans quatre domaines de recherche: 1) les technologies d’engins capables de fonctionner après un impact à grande vitesse sur une cible difficile à atteindre; 2) les méthodologies d’orientation qui offrent une pénétration maximale en réduisant les risques d’erreur, 3) les technologies de propulsion qui augmentent la vitesse de la pénétration; 4) la conception d’une nouvelle génération de lanceur aérien pour attaquer des cibles « dures » (bunker).

La tâche n’est pas facile. Le missile doit en effet frapper une cible enfouie profondément dans une montagne selon un angle oblique tout en conservant une vitesse de pénétration maximale sans endommager sa propulsion à l’impact. De plus, le système doit résoudre les problèmes de poussée, l’accélération et les vibrations durant la pénétration.

Les débouchés des armes HVPW sont assez faciles à deviner. Les États-Unis veulent pouvoir atteindre les installations nucléaires iraniennes profondément enterrées entre 60 et 80 mètres sous le sol. Le choix du F-35 en tant que plateforme de lancement n’est pas non plus un hasard. Cet avion furtif d’attaque au sol peut traverser les radars ennemis et Israël attend une vingtaine d’exemplaires d’ici 2016 en vertu d’un contrat de 3 milliards de dollars signé en octobre 2010.

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