Le Global Hawk surveille les îles Senkaku

12 août 2012   ·   0 Commentaire

Selon les médias japonais, les États-Unis utilisent leur drone de reconnaissance Global Hawk pour surveiller l’activité chinoise dans les eaux entourant les îles Diaoyutai qui font l’objet d’un litige entre Pékin et Tokyo (source : Taipei Times).

La décision aurait été prise lors d’une réunion entre le ministre de la Défense japonais, Satoshi Morimoto, et le secrétaire américain de la Défense, Leon Panetta, au Pentagone, le 5 août. La chaîne de télévision NHK et le journal Yomiuri Shimbun ajoutent que les drones américains assurent également la surveillance autour d’Okinawa.

Au moins trois drones RQ-4 Global Hawk (Northrop Grumman) ont été déployés à la base Andersen de l’US Air Force à Guam depuis septembre 2010, renforçant les capacités opérationnelles de renseignement des forces américaines dans la région Asie-Pacifique.

Volant à une altitude d’environ 18.000 mètres, le RQ-4 fournit des images en quasi-temps réel, au moyen d’un radar à haute résolution. Il avait déjà joué un rôle dans l’évaluation des dommages suite à la catastrophe de Fukushima au Japon sur la centrale nucléaire de Dai-ichi en mars 2011.

Pour surveiller l’activité navale chinoise et face à des tensions croissantes dans la région, le Japon Maritime Self-Defense Force (JMSDF) utilisait principalement des avions P-3C « Orion », sachant que Taiwan revendique également la souveraineté sur les îles Diaoyutai.

Tetsuo Kotani, responsable à l’Institut japonais des affaires internationales basé à Tokyo, a récemment envoyé un message fort.

« L’une des questions urgentes pour l’alliance américano-japonaise est d’accroître la coopération en matière d’intelligence, de surveillance et de reconnaissance (ISR) », a t-il déclaré au journal Taipei Times le 7 août. « Le Global Hawk peut servir comme un symbole de la coopération alliée. »

« C’est une étape importante pour l’alliance et un message fort envoyé à Pékin affirmant que Washington se tient fermement aux côtés de Tokyo, » a t-il ajouté.

Bien que les États-Unis n’ait pas pris officiellement position sur le conflit de souveraineté des îles, certains pensent que le statut des îles Diaoyutai est déjà mentionné dans l’article 5 du traité américano-japonais de coopération mutuelle et de sécurité.

Toutefois, M. Kotani a indiqué que Pékin ne doit pas méconnaître le véritable message.

« Tant que le Japon est protégé par les États-Unis, le Japon n’a pas à prendre des mesures provocatrices vis-à-vis de Pékin sur les îles Senkaku », a t-il déclaré. « Aucun pays ne veut augmenter les tensions. »

Les îles Diaoyutai, plus connues sous le nom des îles Senkaku au Japon, se trouvent dans la mer de Chine orientale. Elles comprennent cinq petites îles et trois rochers japonais qui sont revendiqués par la Chine et Taïwan. L’intérêt de ces îles est économique, avec les gisements potentiels d’hydrocarbures situés à proximité, notamment celui de Chunxiao/Shirakaba, ainsi que stratégique, pour la marine chinoise.

Lors de la réunion du 5 août, Leon Panetta et Satoshi Morimoto ont également convenu d’explorer d’éventuelles révisions des lignes directrices pour l’alliance Japon-États-Unis, et qui régissent la coopération entre les forces d’auto-défenses japonaises, les forces canadiennes et l’armée américaine en temps de crise.

Adoptée en 1978, les lignes directrices ont été sensiblement révisée en 1997 en réponse au programme nucléaire nord-coréen.

« Nous pensons qu’il est important d’étudier conjointement les questions de sécurité, en prenant en considération les changements dans l’environnement de la défense et ce que le Japon et les États-Unis veulent faire à l’avenir », a précisé M. Morimoto lors d’une conférence de presse.

Selon le quotidien Yomiuri Shimbun, l’étude portera sur la coopération pour la défense des îles Nansei en réponse à l’expansion militaire chinoise et à son activité croissante dans les eaux entourant le Japon, ainsi que le développement du nucléaire et des missiles nord-coréens.

Toutefois, aucune procédure spécifique, ni même un calendrier de l’étude n’ont été discutés.

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par info-aviation