La Russie vend 36 Yak-130 à la Syrie

27 janvier 2012 · 2 Commentaires

La Russie et la Syrie ont signé un contrat de 550 millions de dollars portant sur la livraison de 36 avions d’entraînement et d’attaque légers Yak-130, a annoncé le 23 janvier le quotidien russe Kommersant.

Selon l’accord conclu à la fin décembre 2011, les avions doivent être livrés à la Syrie dès que Damas aura effectué le premier versement, a précisé la source.

Une source de l’industrie de production de l’avion a déclaré que la société Irkut est capable de produire des Yak-130 pour la Syrie en un temps relativement court. Le groupe d’exportation d’armes russes Rosoboronexport s’est refusé à tout commentaire.

Des analystes affirment néanmoins que ce contrat est « risqué » étant donné l’aggravation des sanctions internationales sur le président Bachar al-Assad en raison des répressions contre les manifestants.

Rouslan Poukhov, qui dirige le Centre d’analyse des Stratégies et des Technologies à Moscou, a déclaré que le contrat était « certainement un grand succès pour les dirigeants russes et les marchands d’armes. » Mais il est clair, ajoute t-il que « la communauté internationale, dirigée par le États-Unis, a décidé d’écraser le régime de Bachar al-Assad, et cela peut perturber le contrat et dégrader l’image de la Russie avec des pertes financières. »

Le contrat a été signé, apparemment lorsque la situation en Syrie n’était « pas aussi dramatique qu’aujourd’hui », poursuit M. Poukhov, précisant que l’acquisition des avions russes a probablement perdu de sa pertinence pour Damas.

« Le Yak-130 est un avion d’attaque contre les insurgés - mais cette mission peut remplie par des avions moins chers », a déclaré l’analyste. De plus, l’avion ne peut assurer des combats aériens face à des avions d’une coalition israélienne, turque, ou de l’Occident, si un conflit militaire éclatait en Syrie.

La Russie s’est opposée à des sanctions internationales, y compris un embargo sur les armes, contre la Syrie, où le nombre de morts suite aux affrontements entre manifestants et forces gouvernementales a atteint 5400, selon les Nations Unies.

Début janvier, les États-Unis ont exprimé leurs préoccupations sur les livraisons d’armes à Damas après que les médias aient rapporté qu’un navire russe chargé d’armes s’était amarré dans le port syrien de Tartous. Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a réagit le 23 janvier dernier en déclarant que la Russie ne vendait à la Syrie que « ce qui n’est pas interdit par le droit international ».