
Le 22 décembre, Elbit Systems a annoncé qu’il mettait fin au contrat de 90 millions de dollars, octroyé il y a quelques années, pour la fourniture de systèmes de drones à une clientèle étrangère. Le gouvernement israélien n’a en effet pas renouvelé l’autorisation d’exportation d’Elbit pour des raisons politiques, notamment envers la Turquie.
« La société s’est tournée vers le Ministère israélien de la Défense concernant une compensation financière à l’égard de la responsabilité potentielle que la société peut encourir en raison du non-renouvellement… A l’heure actuelle, il n’y a pas d’estimation du montant des dommages qui pourraient résulter du non-renouvellement des autorisations d’exportation. De tels dommages peuvent avoir un impact significatif sur les résultats financiers de la Société. » a déclaré Elbit dans un communiqué officiel.
L’histoire a commencé en avril 2005 lorsque Israel Aircraft Industries (IAI) et Elbit Systems ont remporté un contrat d’approvisionnement de drones à moyenne endurance pour l’armée turque. Le contrat prévoyait que l’industrie locale turque fournirait des sous-systèmes et des services s’élevant à 30% du contrat.
Mais les termes du contrat ne spécifiaient pas le type de drones au départ. Au fil du temps, cependant, le type de drone s’est clarifié : le Heron, qui est déjà opéré par Israël, l’Inde, le Canada et des clients récents comme la France. Un autre problème a été soulevé lié à la participation de la Turquie dans l’équipement du drone, puis à des considérations politiques.
Il y a quelques jours, des sources israéliennes ont confirmé que la révocation du permis d’exportation s’appliquait à la Turquie, et concernait les ventes de nacelles de reconnaissance LOROP/Condor II et de radars au sol SAR conclues en décembre 2008.
Les responsables de la Défense ont déclaré qu’Israël travaillaient à améliorer les liens avec la Turquie mais que le ministère de la Défense est responsable de chaque produit qui reçoit une licence d’exportation et qu’il ne pouvait pas actuellement permettre la livraison de systèmes de collecte de renseignements à la Turquie. (Source : The Jerusalem Post).
Israël a récemment envoyé du personnel technique pour la rénovation des drones Heron. Au moins deux drones sur cinq ont été renvoyés en Israël pour réparation. Cependant, il y a eu des retards importants pour leur retour. En septembre 2011, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan s’est plaint publiquement de ces retards. Des sources du renseignement ont travaillé pour accélérer le processus de livraison de tous les Heron. Une équipe technique a été envoyée par Israël dans la province de Batman en Turquie du sud, où Israël a déployé des Heron. (Source : Today’s Zaman).
Des drones américains au service de la Turquie
La Turquie a récemment mesuré toute l’utilité des drones pour la surveillance militaire. Le 13 novembre, la Turquie a fait valoir qu’elle serait le seul pays responsable des plans de vol et des missions des 4 drones MQ-1 Predator déployés par l’US Air Force à Incirlik dans le sud de la Turquie. Ces drones sont destinés à recueillir des renseignements sur les terroristes du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK).
Le ministre des Affaires étrangères turc, Ahmet Davutoğlu, a demandé la poursuite des missions de surveillance opérés par les 4 drones MQ-1 basés à Incirlik depuis la fin octobre 2011, même après le retrait des États-Unis en Irak. La Turquie a en effet grandement bénéficié des données obtenues par les drones américains dans sa lutte contre le PKK. (Source : Today’s Zaman).




