L’Iran prétend avoir abattu un RQ-170
5 décembre 2011 · 3 Commentaires
L’Iran a abattu un drone américain RQ-170 « dans l’est du pays », frontalier de l’Afghanistan et du Pakistan, a affirmé le 4 décembre la chaîne de télévision iranienne en arabe Al Alam en citant une source militaire non identifiée.
Al Alam n’a pas précisé où ni quand cet appareil* aurait été abattu, mais a affirmé qu’il avait été « peu endommagé » et qu’il serait désormais aux mains des forces iraniennes.
Cette attaque aurait été une réponse à une violation de l’espace aérien iranien par ce drone. L’information n’a pour l’heure (le 4 décembre en fin de journée) pas été confirmée de source officielle américaine. Selon l’OTAN, il pourrait s’agir d’un drone, non pas abattu par l’Iran, mais disparu lors d’une mission au-dessus de l’ouest afghan.
« Les opérateurs du drone ont perdu le contrôle de l’appareil (en fin de semaine) et tentent toujours de déterminer ce qu’il est devenu », ajoute la force de l’OTAN en Afghanistan sans autre précision.
Le RQ-170 Sentinel (photo ci-dessus prise en Afghanistan) est un drone de reconnaissance très récent dont l’existence, révélée en décembre 2009 par des médias spécialisés, n’a été reconnue qu’en 2010 par l’US Air Force. Selon certains sites spécialisés, des appareils de ce type seraient déployés en Afghanistan, notamment pour obtenir des renseignements sur l’Iran et le Pakistan (ou la Chine ?).
Cet incident intervient alors que l’Iran et Londres sont engagés dans un bras de fer diplomatique à la suite de la mise à sac de l’ambassade de Grande-Bretagne à Téhéran par des manifestants le 29 novembre.Le 1er décembre, les pays occidentaux ont nettement durci leurs sanctions à l’encontre de l’Iran.
* La photo illustrant l’article d’Al Alam est celle d’un MQ-1 Predator (et non d’un RQ-170).
Mise à jour du 09/12/2011 :
Contrairement à ce qu’affirmait dans un premier temps le Pentagone, le RQ-170 Sentinel servait bien à la CIA pour espionner l’Iran, en particulier ses sites nucléaires, ont reconnu le 7 décembre, sous couvert d’anonymat, des sources officielles américaines.
Jusqu’à présent, les États-Unis affirmaient que le RQ-170 ne servait qu’à surveiller l’Afghanistan. Or des experts soulignent dans le New York Times que le très sophistiqué RQ-170, dont la voilure est recouverte d’un enduit permettant de réduire sa signature radar, n’avait aucune raison d’être utilisé au dessus de l’Afghanistan, où les Taliban ne sont pas équipés de radars.
La surveillance de l’Iran, qui a commencé il y a quelques années, se serait en revanche intensifiée depuis qu’Israël a remis sur le tapis la question de la nécessité d’une frappe militaire pour entraver la construction d’une arme nucléaire iranienne.
Les Américains n’aiment pas l’idée que l’Iran puisse s’emparer des restes du Sentinel qui, contrairement à la plupart des armes classées, n’est pas équipé d’un mécanisme d’auto-destruction. De fait, ils ont envisagé trois manières de les recouvrer, rapporte le Wall Street Journal. La première option consistait à envoyer des commandos pour récupérer les débris, la deuxième à envoyer une équipe pour les faire sauter et la troisième à bombarder l’épave.
Finalement, les autorités ont décidé de ne pas intervenir : d’abord une frappe aurait pu être considérée par l’Iran comme un acte de guerre. De plus, le drone s’étant écrasé dans une région très reculée, les Etats-Unis espéraient qu’il ne serait pas repéré.
Désormais, les Américains ont plusieurs sujets d’inquiétude. Pour commencer, l’admission d’une mission d’espionnage au-dessus de l’Iran pourrait théoriquement être considérée par Téhéran comme un acte de guerre. C’est pourquoi la CIA se refuse encore à tout commentaire, la loi américaine prévoyant que les activités de l’agence de renseignement puissent être niées. Toutefois, les experts relativisent ce risque en expliquant que les Iraniens savent très bien que les États-Unis les espionnent depuis plusieurs années. Le drone ne fait donc que confirmer ce qu’ils savent déjà et n’altère pas fondamentalement la donne diplomatique. De fait, Téhéran a confirmé dès 2005 que les Américains avaient envoyé des drones pour espionner ses sites nucléaires et militaires. Depuis, les médias iraniens ont déclaré plusieurs fois avoir abattu des appareils d’espionnage américains.
En revanche, ce qui préoccupe d’avantage certains experts américains c’est le risque que l’Iran donne ou vende les débris à ses alliés. Certes, «les technologies américaines sont remarquablement avancées et il n’est pas sûr que les Iraniens disposent de l’expertise» nécessaire pour percer les secrets du drone, estime un responsable américain. Mais la Chine, la Russie ou encore la Syrie et le Hezbollah libanais risquent d’être plus à même d’exploiter les débris comme ce fut déjà le cas auparavant.
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par info-aviation


Je vous confirme que la photo illustrant votre article est celle d’ un RQ-170 Sentinel et non d’ un General Atomics MQ-1 Predator.
Vous avez mal lu, nous faisons référence à la photo de l’article d’Al Alam : http://www.alalam.ir/news/875964
En tout etat de cause, l’appareil s’il est récupéré, va permettre à certains de faire un bond en avant de 10 à 15 ans en matière de technologies (russes ou chinois). C’est gentil de livrer le nec plus ultra de la technologie… Pas de système d’auto-destruction si l’appareil est hors contrôle ? peu plausible ne croyez vous pas. En cas de perte de liaison com pas d’autodestruction ?? … en revanche, depuis le temps que ce drone furtif vient sur l’iran, cela peut avoir intéressé du monde de brouiller et essayer de le faire atterrir tant bien que mal…