Le 30 novembre, le Conseil fédéral suisse a annoncé vouloir acquérir 22 avions de combat Saab Gripen NG pour remplacer ses vieux F-5 Tiger. Le Gripen était en concurrence avec le Rafale et l’Eurofighter.
Cette acquisition doit être votée par le Parlement dans le cadre du programme d’armement 2012.
La nouvelle est bien sûr une mauvaise surprise pour Dassault Aviation. Armasuisse qui est le centre de compétences de la Suisse pour l’acquisition de systèmes d’armes recommandait en effet le Rafale.
Mais le Conseil Fédéral a privilégié le critère financier afin que l’acquisition soit supportable pour le Département fédéral de la Défense (DPPS), et pour l’armée. Le JAS-39 E/F Gripen est en effet moins cher que ses concurrents (issus de la zone euro). Le contrat s’élève à 2,58 milliards d’euros, soit 117 millions d’euros par avion. Le Rafale et l’Eurofighter étaient plus chers.
Par ailleurs, le choix du Gripen ouvre la voie à un partenariat sans précédent en ce qui concerne le développement de l’avion qui est encore en développement. La Suisse sera ainsi partenaire du futur JAS-39 E/F Gripen et interviendra dans les choix techniques des modernisations.
Le JAS-39 E/F sera doté du radar ES-05 Raven à balayage électronique (AESA) monté sur un plateau cyclique qui permet de couvrir un angle de balayage total de 100° alors que la concurrence ne permet qu’un balayage de 60-70°.
Pour compléter le système, l’avion sera doté d’un système infrarouge de recherche & track (IRST) pour le mode air-air (Optique Secteur Frontal). L’avion sera doté d’un EWS (Electronic Warfare Suite) intégrés. Les données seront « fusionnées » afin de conférer au pilote une appréhension totale et fidèle de la situation.
Le moteur sera un General Electrique F414G (moteur du Super Hornet) doté du mode « Super Cruise » permettant le décollage et le vol à mach 1 sans postcombustion. Le cockpit est entièrement nouveau et numérique.
Le Gripen permettra aussi l’utilisation des mêmes systèmes d’armes que ceux en service sur les Hornet, soit les missiles Sidewinder AIM-9X avec viseur de casque et l’AIM 120-C7 AMRAAM. Mais il pourra également être doté de la prochaine génération de missile comme le METEOR BVRAAM (Beyond Visual Range Air to Air Missile).
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La décision suisse est plus une sanction politique à l’égard de la France qu’un choix financier. Le Gripen n’était pas le meilleur choix technologique ni même économique pour la Suisse. Le Rafale a été évalué et jugé plus performant que ses rivaux par les militaires suisses, et son coût élevé pouvait être compensé par une commande inférieure en nombre puisqu’un seul Rafale confère une puissance de frappe bien supérieure au Gripen. Il semble que les démêlés diplomatiques entre Berne et Paris sur les paradis fiscaux aient empoisonné les chances de Dassault. La Suisse s’est toutefois sanctionnée elle-même en s’équipant d’un avion moins performant (et toujours en développement) avec en prime une belle dépendance à l’égard de la technologie américaine.